samedi 27 janvier 2018

A la Sorbonne, musique, vénerie et trompe de chasse du XVIII° à aujourd'hui avec la FRTM et la FITM

La Sorbonne, temple de la culture et de l'art, s'ouvrait le 26 janvier 2018 à la trompe de chasse et à son histoire, de la toute fin du XVII°  à aujourd'hui. En effet la Fondation pour le Rayonnement de la Trompe Musicale (FRTM) et la Fédération Internationale des Trompes de France  (FITF) y organisaient  toute la journée un colloque intitulé "La trompe de chasse ad libitum("selon son inspiration") agrémenté d'un magnifique concert.

La chasse en forêt était le grand plaisir des princes. C'est par la chasse et la trompe que la forêt profonde se présentait à la cour. Le marquis de Dampierre fut le premier à écrire et codifier les signaux devenus fanfares qui permirent de communiquer les phases de la chasse - les "circonstances"- et les "animaux". D'abord attaché au duc du Maine et maître de sa vénerie en 1709, il deviendra en 1722 gentilhomme des menus plaisirs de Louis XV et commandant des équipages verts du roi.
 
Le colloque : sous la présidence de Sophie de Laporte (pte FRTM) et d'Antoine de La Rochefoucauld (pt FITF), et après l'introduction du professeur Jean-Michel Leniaud (dir. EPHE), les intervenants étaient des universitaires, historiens ou ethnomusicologues et des musiciens ou sonneurs. Vous auriez appris que la mesure est en 6-8 qui imite le galop du cheval, que le taïaut plait aux chiens et pourquoi la trompe est en ré, le ton de ré étant aussi le ton royal... enfin son vibrato spécifique est inconnu de son cousin le cor d'harmonie. La description des fêtes à la cour des princes de Condé et de Conti, ou à celle du roi,  montrèrent l'amour de la vénerie du cerf et le passage de la trompe, de la chasse à la grande musique. Les dernières tables rondes étaient consacrées aux méthodes d'enseignement de la trompe et à l'évolution de la composition pour cet instrument ; le concert permit notamment d'entendre des compositions contemporaines, celles d'Hubert Heinrich.
 
Le concert : le cor qui était déjà musique en jouant avec les orgues des églises et le chant grégorien, va entrer dans la musique de cour et les opéras, souvent pour y symboliser la chasse.  Les œuvres de Telemann, Mouret, Rameau, Mozart ou Haydn en attestent.  Fut jouée à la Sorbonne la "troisième symphonie pour cordes et deux trompes" une œuvre de Pierre Vachon, dédiée au Prince de Conti, cousin du roi, qui avait reçu en son hôtel du Temple le jeune Mozart. Elle fut interprétée sous la direction de Xavier Delette par les cordes de l'orchestre du Conservatoire à Rayonnement Régional et avec, à la trompe, Nicolas Dromer et Sylvain Oudot.
Préalablement ils avaient sonné des airs de chasse comparant l'interprétation contemporaine à celle reconstituée du XVIII°, le taïaut qui suit certaines notes, les précédait alors ! ; extraordinaire et révélatrice audition.
Rejoints par d'autres trompes, ils sonnèrent en trio, quatuor puis octuor, en pleine trompe ou en "radoux". Ce concert dans l'amphithéâtre Richelieu fut un énorme succès, quels virtuoses ! Merci à la Sorbonne d'avoir permis cette rétrospective et ces échanges sur la trompe.                   
Elle reste le symbole de la chasse et de la forêt et figure encore sur leurs uniformes.