vendredi 20 septembre 2019

Urgence climat et forêts, du Finistère à l'Amazonie. Brésil. GIEC. +7°. ONU sommet du 21 /23 sept. 2019

Survol de la vraie forêt primaire amazonienne intacte. 
Des forêts du "bout du monde", le Finistère, à celles de l'Amazonie. Reboisements à faire !   on se dirige vers +7°. Le budget du Ministère de la transition écologique et solidaire va être augmenté de 800 millions d'euros… Pour la planète, le plus urgent est l'arrêt de la  déforestation qui entraîne le déstockage énorme et brutal du carbone piégé dans la forêt et son sol. Ce n'est pas la forêt humide qui brûle au Brésil, il s'agit d'incendies volontaires sur les défrichements … et de plus la déforestation reprend ! 
Quant à la France, la surface forestière progresse mais sans être rajeunie et toujours sans fonds de reboisement ; il s'y prépare des trous de production à horizon de 30 ans.

Forestiers du Finistère : Une belle assistance le samedi 14 septembre 2019 à Châteauneuf du Faou, une centaine de personnes rassemblées par les propriétaires forestiers. Y assistaient également les représentants de la Chambre d'agriculture, de la Fédération des chasseurs et de l'Administration.
Jean-Marie Ballu y avait été invité pour une conférence sur la forêt française et son bois. Il rappela la nécessité de reprendre les plantations très utiles pour répondre aux importants besoins français et à l'urgence climatique...
Quant aux forestiers du Finistère, ils insistèrent sur les plantations d'épicéas de Sitka et de peupliers, très utilisés localement  mais en volumes actuels et futurs très insuffisants pour répondre à la demande.

Replantations : Après avoir évoqué la situation française et la nécessité de reprendre les plantations comme demandé mondialement par le GIEC, JM Ballu élargit la problématique à la protection des forêts tropicales humides. Il rappelle que le rapport Puech de 2009 comme le rapport le Guen de 2010 proposaient la création d'un Fonds de reboisement et d'adaptation au changement climatique (FRAC) . Il pourrait être alimenté par les entreprises, notamment de la construction, et les industriels concernés par la taxe carbone.

Défrichements devenues terres agricoles auxquels le feu est mis. Brésil.

Incendies en Amazonie : Le défrichement des forêts tropicales humides est catastrophique car près de 20 % des émissions des gaz à effet de serre anthropiques viennent de la déforestation. Il faut d'abord arrêter totalement le déboisement des forêts primaires puis envisager des reboisements dans les zones défrichées. Les jeunes plantations captent beaucoup plus de CO2 et fournissent de l'oxygène.
Après la COP de Copenhague et à la demande du Président de la République, le député du Finistère, Jacques le Guen, et Jean-Marie Ballu ont fait le tour des pays concernés. Au Brésil ils avaient été reçus par la Secrétaire d'Etat à la biodiversité et à la forêt et par le Ministre de la justice (voir "Protection des forêts tropicales et de leur biodiversité contre la dégradation et la déforestation", rapport du 12 octobre 2010 au Président de la République).
Zones défrichées pour le bétail sur la forêt primaire au fond. Brésil.
En 2010 le vent tournait, les politiques   reconnaissaient que la surface défrichée était devenue suffisante. Malheureusement le lobby agricole a repris le dessus  avec les défrichements. Certains des scientifiques et spécialistes concernés sont à nouveau menacés ou licenciés.
Aujourd'hui ce n'est pas la forêt "humide" qui brûle, mais les zones déjà défrichées, mal cultivées, s'épuisant, auxquelles les paysans mettent le feu pour les nettoyer et les étendre au profit du bétail ou des palmiers à huile. En Indonésie (Sumatra et Bornéo) le problème est bien voisin. 
Avec le Mercosur, le marché international achète ces produits agricoles de l'ex-forêt primaire, bœufs, huiles de palme, soja ; les Européens encouragent donc, sans parfois s'en rendre compte, la poursuite et la reprise des défrichements de la forêt primaire. 

+ 7 degrés et taxe Carbone : 
Les scientifiques français ont annoncé le 16 septembre que deux modèles pronostiquaient un réchauffement en fin du siècle atteignant près de 7 ° C et non plus les 2 ° des accords de Paris de 2015 ! 
Il faut vraiment agir ! Et le 17 septembre la Cour des Comptes évoque la taxe carbone. Oui elle a raison d'en reparler. Sans remonter à l'essai avorté de 2009, devenu une usine à gaz pour rembourser aux ruraux les sommes qui leurs étaient prélevées, il faudrait une taxe intelligente, fléchant l'utilisation des fonds vers des objectifs clairement climatiques, tels les plantations d'arbres demandées par le GIEC. Enfin il faudrait simultanément une taxe aux frontières pour éviter les concurrences déloyales et intégrer le coût carbone des transports lointains.

Alors arrêtons la déforestation et pour la planète, replantons des arbres ! Pensons-y au sommet pour le climat de l'ONU des 21 et 23 septembre 2019 à New-York.

Brésil : des pâtures pour bovins et de nouveaux défrichements sur la forêt primaire.