dimanche 25 novembre 2018

Forêt et bois, une chance pour réussir la lutte pour le climat et pour l'écologie positive

Atlanbois à Nantes en chêne et résineux.
La forêt française est l'une des grandes chances, l'une des grandes solutions pour lutter contre le changement climatique. En outre elle est le vrai réservoir de biodiversité en France, tout en produisant du bois : écomatériau et écocombustible. Le Grenelle de l'environnement s'était justement conclu par "récolter plus, en protégeant mieux la biodiversité", car seulement 50 % de la production biologique est récoltée.


Le bois peut contribuer plus à remplacer les énergies fossiles   Donald Trump a dénoncé les accords de Paris sur le climat, en revanche le Président Macron a pris l'engagement de faire mieux que ces accords en réduisant de 40 % le recours aux énergies fossiles d'ici 2030. Le 23 novembre matin sur RTL, le ministre François de Rugy rappelait  cette décision française, elle impliquait de promouvoir les énergies propres dont le bois
Le recours au bois énergie, très utilisé au cours des siècles passés, est souhaitable pour la planète et il permet aux forestiers d'écouler de menus bois et des chutes, avec un petit complément de recettes. Un accroissement du recours au bois énergie est possible et souhaitable, mais ne rêvons pas, la France ne se chauffera pas seulement au bois ; si les 27 millions de ménages français passaient tous au bois, ce dont il n'est évidemment pas question, la totalité de la production biologique ne pourrait chauffer que le 1/3 de la France. Et que deviendrait les autres usages : bois d'œuvre pour la construction, bois d'industrie, panneaux et papiers…? ; l'essentiel du bois doit passer en bois d'œuvre, usage noble et le seul rémunérateur, et en fin de vie, il sera recyclé en énergie.

Mettre du bois dans les constructions
Lors de son déplacement dans une scierie vosgienne les 18 et 19 avril 2018, Emmanuel Macron, Président de la République, déclarait : "Le bois est une filière que nous devons développer en France… Il faut mettre en place une politique volontariste...", et a ajouté "Cela suppose qu'on reboise massivement, qu'on investisse davantage". Il concluait "on construit actuellement avec du bois importé, alors que la France a une vraie grande forêt, c'est un problème".

François de Rugy était sur la même ligne en évoquant le 23 novembre "Construire en bois français". 
Notons enfin la signature le 16 novembre 2018 du contrat stratégique de filière bois par les ministres concernés : Didier Guillaume, Brune Poirson, Laurent Denormandie et Agnès Pannier-Runacher.


Un avis strictement personnel… pour mes "suiveurs" (en français…) 
Ces propositions pour la transition écologique sont excellentes. Pour mémoire la conférence "Un paradoxe français, une forêt sous-exploitée et un risque d'envol des constructions en bois importé", présentée à plusieurs reprises depuis le 12 octobre 2017, développait déjà précisément cette approche (Cf. articles précédents sur ce même blog depuis le 12 octobre 2017). Alors que la forêt française est sous-exploitée de 50 %, les principales recommandations étaient à cette occasion : 
- aider la forêt française, puits de carbone, qui est l'une des solutions au changement climatique,
- mettre du bois dans les constructions, privilégier le multi matériau,
- construire en bois français, seule solution pour éviter tout découplage entre notre filière bois et la forêt française, qui doivent rester liées.
- redonner le goût aux français de nos bois feuillus disponibles,
- recréer un fonds de reboisement et d'adaptation au changement climatique et reprendre nos reboisements qui ont été divisés par 3 en 40 ans, et ce pour notre approvisionnement demain et parce que  c'est la jeune forêt qui capte le plus de carbone.
J-M Ballu Consultant forêt-bois


*** Par ailleurs, l'Association Française des Eaux et Forêts émettait en mars dernier "10 propositions pour un essor de la filière forêt-bois"  très concrètes et auxquelles il est proposé de se reporter (cf. blog www.afef.fr).