vendredi 15 décembre 2017

Sous-exploitation de la forêt française : des propos fortement relayés après la conférence du 12 octobre

 

Après la conférence "Un paradoxe français, une forêt sous-exploitée et un risque d'envol  des constructions en bois importés"  faite à l'AFEF le 12 octobre 2017, les propos de Jean-Marie Ballu ont été largement repris, déjà dans une vingtaine de quotidiens (L'Usine nouvelle, Le Moniteur, Ouest France, Les Echos, Le Figaro...).  Les messages mis en avant étaient :
- 50 % de la production biologique de la forêt française n'est pas utilisée et la récolte stagne depuis deux décennies alors que la production biologique a augmenté de 30 %. Le ministre Le Foll avait réaffirmé le souhait d'une augmentation de 12 millions de m3 de la récolte de bois d'ici 2026,
- redonner le goût des feuillus au public ; ils sont disponibles et pourraient être davantage utilisés en structure, ameublement et décoration , dessins du bois et loupes... mais aussi pour "panneaux massifs" épais ou CLT.
- mieux extraire le bois de nos forêts et mieux utiliser nos propres bois, d'où la formule Mettre  plus de bois dans les maisons... plutôt que faire plus de maisons en bois ! ce qui ouvrirait plus de place à nos feuillus,
- s'attacher à la mixité et à la complémentarité des matériaux, et la promouvoir,
- et replanter des résineux et peupliers pour  combler les trous de production attendus dans les 30 ans, par un Fonds de reboisement et d'adaptation de la forêt au changement climatique (FRACC) à créer. 
 Jean-Marie BALLU  a rappelé qu'après les progrès incontestables de la filière bois ces dernières années, existe aujourd'hui un risque de décrochage d'avec la forêt française. Trop recourir à la solution de facilité d'importation de résineux, est déstructurant pour la forêt française qui irait  vers une forêt seulement "protégée", délaissée par l’économie, se reposant sur d'autres forêts industrielles européennes.
Enfin parce que les complémentarités sont fortes avec le béton -soubassement, noyau central... et les autres matériaux briques, tuiles, ardoises etc. , il appelle à des démarches volontaires de coopération pour conduire à une incorporation volontaire et croissante de bois dans les constructions et les industriels français pourraient envisager de venir aider cette filière soutenable en y contribuant au titre de la compensation carbone à espérer... Quant au reboisement indispensable, comment et avec qui créer un tel fonds ?
Des responsables de la filière, qui n'avaient pas pu assister en direct à cette conférence, ont alors demandé à rencontrer Jean-Marie Ballu pour échanger avec lui sur ces thèmes ou les partager. Notamment Antoine d'Amécourt, président de Fransylva (forêt privée française)... et Cyril Le Picard l'a invité à refaire cette conférence, le 7 décembre, devant le Conseil d'administration de l'Union de la Coopération Forestière Française (UCFF[1])  et demanda à relayer et utiliser ces propos et même diffuser dans les coopératives le power-point projeté, ce que Jean-Marie BALLU a accepté.


[1] Pour mémoire  l'UCFF rassemble 19 coopératives, 120 000 sylviculteurs sur 2 millions d'ha et commercialise 7 millions de m3 de bois. Cyril Le Picard a été réélu le 7 décembre président de l'UCFF pour un troisième mandat.